dimanche 15 janvier 2017

Lettre ouverte aux organisateurs du salon de la Femme de Gatineau

Vers la mi-jullet 2015, j’ai entamé des démarches pour participer au Salon de la Femme de Gatineau comme exposante/conférencière. Mon contact avec l'organisation du salon fût des plus surprenantes et déplaisantes.


Notre idée de départ est que nous cherchions à promouvoir un Fonds caritatif qui bénéficie aux personnes atteintes du cancer lors du salon mais je trouvais le prix de la table très cher (1100$ pour le plus petit espace) pour une initiative qui vise principalement à remettre aux gens (Le Fonds RubyCherry avait pour but de venir en aide aux victimes du cancer en leur offrant gratuitement la réalisation de leur tatouage de combattants, y compris le tatouage post-mastectomie). Mon idée était d'offrir, en échange d’un rabais sur notre kiosque, une conférence sur le sujet des pratiques sécuritaires et des choix éclairés pour le tatouage (une mode extrêmement rependue pour les femmes de tous les âges et dont plusieurs informations contradictoires circulent sur le sujet). Il s’agit donc une conférence à des fins informative et non promotionnelles. Ayant a plusieurs reprise travaillé comme formatrice et conférencière, mon offre me semblait une bonne initiative.

Au début septembre (soit presque 2 mois plus tard), on répond finalement à ma question. En m’envoyant un PDF contenant les informations pour les conférenciers de la 10e édition du salon.

En résumé. On offre aux conférenciers une salle acceuillant 80 personnes sous condition d’acheter 30 billets au coût de 14$ chacun, pour pouvoir faire une présentation de 40 minutes au salon. (Coût total de 420$)


Un peu perplexe, moi de répondre :

Bonjour Daniel,
J'ai pris connaissance de votre documentation mais j'aimerais plus de précisions,
J’essaye de voir l'avantage de payer nous-même 30 billets pour effectuer gratuitement une conférence qui accueille seulement 80 personnes. Cela me semble très peu avantageux pour les conférenciers surtout quand les conférenciers sont habitués à être payés pour leurs services.
Dans l'optique ou en achetant les 30 billets et en offrant la conférence gratuitement on obtient une table pour promouvoir notre Fonds pour le week end, c'est avantageux et je serais vraiment intéressée à cette option.

Suite à mon message, Monsieur Cardinal me demande de lui téléphoner. Sa phrase d'ouverture lors de notre entretiens verbal fût : « Je vous ai demandé de m’appeler car je n’ai pas juste ca à faire de la journée répondre à vos courriel. »

La suite de la conversation fut des plus surprenantes et déplaisantes. Semblant bien outré de mon idée de kiosque à rabais, il a poursuivi en m’expliquant que l’Outaouais, ce n’est pas Montréal et que lui, il a beaucoup de dépenses à payer. Il considère que de faire une conférence à son salon est un privilège qui bénéficie au présentateur.

De mon point de vue, les gens qui détiennent un savoir et qui se mobilisent à leurs frais, développent des outils pour enseigner ou partager ces savoirs (souvent acquis au prix d’études ou de longues années d’expérience dans leur domaine) se doivent d’être rémunérés ou compensés pour leur travail.

Promouvoir les conférenciers par les réseaux n’est pas à mon sens une compensation valable puisque la présence de conférenciers bonifie le salon et attire les visiteurs. 60 conférenciers pour 14$, c’est quand même intéressant pour le public, spécialement quand le contenu est formateur. C’est un atout pour le salon et les présentations sont au bénéfice de leurs visiteurs.

Personnellement, je trouve inacceptable qu’on demande aux conférenciers de performer sans compensation, et d’exiger de ceux-ci qu’ils payent de leur poche la moitié de la présence dans la salle est carrément une insulte et un manque d’éthique.

Bien que je sois consciente des contraintes financières d'un tel évènement, à mon avis, le but initial d'avoir un salon de la femme est de promouvoir et soutenir celle-ci, de mettre en valeur ses accomplissement et diffuser de l'information à son sujet. Je comprends maintenant qu'il s'agit plutôt d'une grosse machine à générer des revenus. Le pire est qu'il y a des conférencières qui vont payer le 420$ sans dire mot, par passion, car elles croient fort dans le contenu qu'elles ont à partager.

L'argent, vous en faites avec les kiosques, les entrées et les commanditaires. Si le budget est si limité, prenez moins de conférenciers! J'aurais été moins insultée de me faire dire : "Désolé Mme Provençal, nous n'avons plus de place cette année" ou même "le contenu de votre conférence ne nous intéresse pas pour le moment". Si vous ne pouvez pas payer, dites le au moins en vous excusant et offrez quelque chose pour récompenser les gens de leur mobilisation, même si c'est symbolique. Pas une séance téléphonique condescendante avec l'homme aux signes de $$ qui gère le show.

J’aimerais également souligner que mes 2 courriels qui ont fait suite à mon appel avec M. Cardinal, invitant très poliment à la discussion et proposant un terrain d’entente (et détaillant bien ma proposition d’apporter un élément percutant et jamais vu au salon avec notre expertise du tatouage thérapeutique et expliquant clairement notre objectif, qui est de faire profiter de notre initiative du Fonds au plus de gens possible) sont restés sans réponse de leur part.

Quant à moi, il est certain que je ne ferai jamais la promotion ni ne prendrai part au Salon de la Femme de l’Outaouais. Je ne ressors pas que déçue de mon expérience avec leur organisation, mais plutôt humiliée.


Cordialement,

Karine Provençal-LeBlanc
Propriétaire d'anciennement RubyCherry Shop et gestionnaire du Fonds RubyCherry


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